Les fonctionnalités additionnelles proposées par LVM

LVM propose d'autres fonctionnalités intéressantes qui permettent d'optimiser la gestion des espaces de stockage. Nous présentons dans cette partie les fonctions supplémentaires les plus notables. En outre, la dernière version de LVM, appelée simplement LVM2, apporte quelques nouveautés que nous décrirons en dernier lieu.

La fonction de snapshots

Les snapshots se matérialisent par des volumes logiques supplémentaires qui vont permettre d'effectuer une sauvegarde de volumes logiques situés dans le même groupe de volumes, à la manière d'une photo. Lors de la "prise d'un cliché" à un instant t avec LVM, l'image du volume "photographié" sera conservée sur son volume de snapshot homologue. On peut très facilement sauvegarder le snapshot sur un support externe (DVD par exemple). Cependant, il faut garder à l'esprit qu'un snapshot n'est pas une copie physique des données, il s'agit seulement d'un enregistrement des modifications apportées au volume concerné. La restauration d'un snapshot conduira donc à revenir à un état antérieur par comparaison avec les données présentes sur le volume logique. Il faut également noter que les snapshots disparaissent après un redémarrage de la machine.

Le mirroring

LVM offre la possibilité de faire une copie miroir d'un volume logique sur un autre volume logique, que l'on placera de préférence sur un volume physique séparé. Cette fonctionnalité est comparable au RAID 1. Les données du volume logique consolidé sont ainsi reproduites à l'identique sur le volume miroir à chaque modification.

Les nouveautés apportées par LVM2

La sortie du noyau Linux 2.6 a été l'occasion pour LVM de passer à LVM2. Désormais, LVM2 est disponible de base avec un tel noyau. Il est tout à fait possible de faire cohabiter LVM et LVM2 sur un même système, ainsi que de convertir des systèmes LVM en LVM2 (ou le contraire). La seule contrainte pour procéder à une telle utilisation conjointe est de travailler sur des groupes de volumes différents. LVM2 apporte beaucoup plus de puissance et de souplesse que LVM, notamment au niveau des choix de configuration. Les 2 nouveautés les plus remarquables sont les suivantes :

  • L'introduction du device-mapper, permettant une plus grande souplesse dans la gestion des disques. C'est le device-mapper, couche d'abstraction de gestion des volumes logiques, qui prend désormais en charge l'ensemble des fonctions supplémentaires de LVM2, que sont notamment le mirroring et les snapshots. Le device-mapper intègre également un outil très intéressant appelé dm-crypt et qui permet d'introduire de manière transparente le cryptage complet des volumes avec LVM2. Cet outil peut se charger au moment du démarrage du système et demander à l'utilisateur la clef permettant de déchiffrer le système de fichiers afin de poursuivre le démarrage. dm-crypt est désormais intégré en natif lors de l'installation de certaines distributions Linux, comme Debian ou Ubuntu.


  • Le redimensionnement des volumes physiques est possible avec LVM2. Avec LVM (premier du nom), on pouvait très bien intégrer une partition libre du disque dur (contenant de l'espace non utilisé par exemple) dans un groupe de volumes LVM, puis créer un nouveau volume logique. On travaillait alors uniquement au niveau "logique" de la gestion de l'espace. LVM2 repousse cette limite en autorisant l'utilisateur à travailler directement au niveau "physique" en modifiant la taille d'un volume physique (ce qui implique de regénérer les physical extents, logical extents et pointeurs). Elargir un volume physique en utilisant l'espace disque disponible d'une partition physique voisine devient donc réalisable.


Ubuntu avec dm-crypt au boot
Dm-crypt et Ubuntu : le démarrage est impossible sans saisir la clef de déchiffrement. Si le disque est volé, les données sont inutilisables car chiffrées.