Les matrices de commutation de signaux électroniques et les technologies de traitement du signal permettent de construire des systèmes d'aiguillage dits O/E/O, car le cœur électronique (E) est situé entre un ensemble de détecteurs (conversion O/E) et d'émetteurs optiques (conversion E/O).

 Des matrices de grande taille peuvent être réalisées en associant des matrices de commutation électronique élémentaires suivant un réseau de Clos à trois étages par exemple. Cette architecture de machine est aujourd'hui proposée par les principaux constructeurs ayant choisi cette technologie pour leurs premiers brasseurs de canaux optiques. Fondée sur des matrices électroniques pour chaque étage, cette architecture peut tirer profit en partie de l'optique pour l'interconnexion des étages, réalisée en optique à l'aide d'émetteurs lasers (VCSEL) situés en fond de panier. La matrice peut ainsi évoluer sans changer la configuration matérielle. Cependant, même les constructeurs ayant adoptés cette technologie dans leur premier produit (Sycamore et Ciena par exemple) envisagent une évolution vers un produit de cœur de réseau hybride optique électrique, voire à terme probablement tout optique.

Le point de basculement annoncé dans cette évolution des technologies électroniques vers des cœurs de machine photoniques ou hybrides dépend des constructeurs, qui justifient souvent le besoin de matrices photoniques par l'évolution en termes de capacité (montée en débit par canal et augmentation du nombre de canaux). A 40 Gbit/s par canal, les matrices à cœur optique présentent un intérêt économique par rapport aux techniques électroniques aujourd'hui disponibles, tandis que pour des débits inférieurs, les fonctions offertes par les solutions électroniques pourraient leur donner un avantage décisif.

 Par ailleurs l’explosion du nombre de ports devrait se faire très rapidement et conduire à une économie d’échelle notable avec les technologies photoniques. De manière générale, un cœur de machine électronique étant défini par une capacité totale (définie en Gbit/s), il sera sensible à l'évolution des systèmes de transmission, qu'elle ait lieu par augmentation du débit par canal ou par augmentation du nombre de canaux.