IPv6 - 6Bone

Introduction

L'évolution d'internet dont la taille croit massivement au fil des mois a entraîné l'apparition de deux principaux problèmes :
La saturation d'adresses IP ( 2008 +/- 3ans)
L'explosion de la taille des tables de routage
Dans une autre mesure, le développement de nouvelles applications telles audio/vidéo, commerce électronique.... ainsi que le manque de sécurité d'IPv4 viennent justifiés le besoin de créer un nouveau protocole.
Pour résoudre ces problèmes, il convenait de faire évoluer l'internet protocol. L'IETF (Internet Engineering Task Force) a créé pour cela un groupe de travail IPng (Internet Protocol New Generation)  et publié le livre blanc (RFC 1550) pour définir les fonctionnalités du nouveau protocole. A l'issu de nombreux débats et analyses, les critères pour choisir le nouvel IP  (RFC 1726 dec 1994) ont été publiés. En adéquation avec ces critères, parmi 21 propositions recueillies, 3 ont été retenues. Il s'agit de CATNIP (Common Architecture for the Internet), SIPP (Simple Internet Protocol Plus) et TUBA (TCP and UDP with Bigger Addresses).



Caractéristiques et fonctionnalités de IPV6

 
Caractéristiques
 
Adresse plus longue : 128 bits (16 octets)
3 types d'adresses : Unicast, Multicast, Anycast => Plus d'adresse de broadcast
En-tête simplifié : Nombre de champs réduit de moitié => Augmente l'efficacité de la commutation des équipements de routage
Extension de l'en-tête pour les options : Les options IPv6 sont placées dans des en-têtes séparés, intercalés entre l'en-tête IPv6 et l'en-tête de la couche transport. => la longueur des options n'est plus limitée à 40 octets.
 
Nouvelles fonctionnalités
 
Autoconfiguration : 'Plug and Play"
Multipoint (Multicast) natif dans IPv6 pour les routeurs et les postes de travail. Plus besoin de Mbone et mrouted => trafic multipoint banalisé
Marquage des flux particuliers : (Flow Label) permet de différencier certains flux de données par rapport aux autres
Routage à partir de l'adresse source : SDRP (Source Demand Routing Protocol), Il permettra un routage différencié (en Ipv4, le routage est en fonction de l'adresse de destination).
 
Sécurité : Authentification et intégrité des données - en option : confidentialité

Structure des en-têtes IPv6


Changements de l'en-tête IPv4 -> IPv6

ipv4.gif (8092 octets)     Trame IPv4
Trame IPv6
 
 
 
IPv4
IPv6
Header Lenght (IHL) Supprimé
ToS  Flow Label
ID, Flags et Fragment Offset (FO) Supprimés
TTL  Hop Limit
Protocol  Next header (mêmes valeurs que dans IPv4)
Header CS Supprimé
Adresses  32 bits (4octets) Adresses  128 bits  (16 Octets)
Alignement 32 bits Alignement 64 bits

Trame IPv6
 
  Champs de l'en-tête IPv6
 
 
 
 
Champs
Description
Vers  Version Number (=6)
Trafic Class priorité ou classes de trafic (Differenciated Services)
Flow Label Marquage des paquets "spéciaux"
Payload lenght Longueur des données utiles (en octets)
autorise les paquets > 64 octets (payload = 0 et longueur du paquet inscrit dans l'option Hop By Hop)
Next Header Il identifie le prochain en-tête. Il peut s'agir d'un protocole (UDP,TCP,ICMP) ou de la désignation d'une autre extension
Hop Limit -1 à chaque fois que le paquet est commuté par un équipement
si Hop Limit = 0 le paquet est détruit
-> Permet de réduire l'effet des bouclages de routage.
Source Address Adresse de l'émetteur initial du paquet
Destination Address Adresse de destination . Peut être différente de l'adresse finale si l'option "Routing Header" est présente

Les options
 
 
 
 
Champs
Description
Hop-By-Hop Header Transport d'information qui doit être examiné sur chaque noeud du chemin suivi par le datagramme IP 
End-to-end Header Transport d'information qui n'est à examiner que par le destinataire du datagramme
Routing Header Routage à partir de la source 
Liste de plusieurs noeuds intermédiaires "à visiter" au cours de l'acheminement du datagramme
"Reverse bit "  Si = 1 utiliser les informations de routage pour le retour
                       sinon  résoudre le routage à partir de l'extrémité destinataire
Fragment Header Envoi de paquets plus long que le MTU
Maximum Transmission Unit : 512 -> 1500 octets
MTU Minimun 576 octets
la fragmentation n'est effectuée que par la source
Authentification Header Authentification et intégrité des données
Privacy Header Chiffrement des données à protéger
datagramme TCP/UDP ou datagramme IPv6 entier, à la demande


Dans la nouvelle version 6 d'IP, des informations complémentaires sont codées dans des en-têtes qui doivent être placés dans le paquet entre l'en-tête IPv6 l'en-tête de la couche transport. Il y a un petit nombre d'extensions d'en-tête, chacun identifié par une valeur de Next Header distincte. Comme illustré dans les exemples suivants, un paquet IPv6 peut comporter aucune, une ou plus d'en-têtes supplémentaires.
 
 
 
 
 
 


Les Adresses en IPv6


Repésentation des adresses

Une adresse Ipv6 est codée sur 128 bits. Les adresses sont représentées sous une nouvelle notation héxadécimale séparée par des double points :

FEDC:BA98:7654:3210:EDBC:A987:6543:210F

Plusieurs champs nuls consécutifs peuvent être abrégés par "::" de la manière suivante:
FEDC:0:0:0:400:A987 ….. => FEDC::400:A987 …..

La représentation des préfixes est similaire à la notation CIDR (Classeless Internet Domain Routing) utilisée avec IPv4. Ces préfixes permettent de caractériser le type d’adresse:
Adresse-ipv6 / longueur du préfixe en bits

3EDC:BA98:7654:3210::/64 (Dans cet exemple, le préfixe est l'adresse IPv6)

Les Types d'adresses

Il y a 3 types d'adresses : Unicast, Multicast et Anycast

Une adresse Unicast désigne une interface unique dans le 6Bone.
Une adresse Multicast désigne un groupe d'interfaces pouvant se trouver n'importe où dans le réseau.
Une adresse Anycast est similaire au type multicast dans le sens qu'elle désigne aussi un groupe d'interface, à la différence près que lorsqu'un paquet est envoyé avec une adresse anycast comme destination, le paquet est envoyé à un des éléments du groupe et non à tous.
Il n'y a pas d'adresses de broadcast dans la version d'IPv6.

Les adresses Unicast

Plan d'adressage agrégé

Après de multiples discussions le plan d'adressage agrégé (Aggregatable Global Unicast Address Format) a été retenu parmi les 4 plans étudiés (géographique,fournisseur,GSE,agrégé). normalisé RFC 2373 & 2374.
 
 

Topologie publique (48 bits) :

Elle est constituée par l'ensemble des prestataires de services et des points d'échanges de connectivité IP. Les différentes subdivisions sont :

Le préfixe : 2000::/3.
Une unité d'agrégation haute : TLA (Top Level Aggregator) sur 18 bits.
Des unités d'agrégation basses : NLA (Next Level Aggregator) dont la longueur totale est de 32 bits. Le découpage de cette partie est laissé libre au responsable de l'unité d'agrégation haute.

Topologie de site (16 bits) :

Site Level Aggregator. Elle est sous la responsabilité du gestionnaire du site. Il peut hiérarchiser son plan d'adressage.

Identificateur d'interface (64 bits) :

Il sert à distinguer les interfaces connectées. Les plans précédents suggéraient des champs de 48 bits correspondants aux adresses MAC IEEE 802. Celui proposé par le plan GSE et utilisé dans ce plan est un champ de 64 bits (format MAC EUI-64) permettant une identification globale. Ceci nous permet de construire des adresses mondialement uniques. Cette caractéristique est particulièrement intéressante pour les prochaines versions du protocole TCP qui pourra s'en servir comme identificateur de connexion.

Comme tous les identifiants d'interface n'ont pas 64 bits, il a fallu créer des méthodes afin d'y parvenir :

Si une interface avait une adresse de format IEEE EUI-64, sa structure serait de ce type. Le bit u vaut 0 si l'identifiant est universel. Le bit g à 1 indique que c'est une adresse de groupe multicast.

Si une interface avait une adresse de type MAC IEEE 802 à 48 bits universelle (Ethernet par exemple), on ajoute16 bits (0xFFFE) entre le numéro du constructeur et le numéro de série:

Adresse de lien-local

Leur validité est restreinte aux interfaces directement connectées entre elles sur le même lien sans routeur intermédiaire : Ethernet, connexion  PPP,... Ces adresses sont utilisées par les protocoles de configuration des adresses globales, de découverte des voisins (remplaçant ARP) et de découverte de routeurs. Elles sont et doivent être uniques sur le lien. Le préfixe est FE80::/64.

Adresse de site local

Les adresses locales sont employées pour des sites ou des organisations qui ne sont pas (encore) connectés au monde Internet. Pour accéder à ce dernier, il n'est pas besoin d'en faire la demande ou de "voler" un préfixe d'adresse depuis le monde Internet, l'adresse locale suffit. Lorsque l'organisation veut se connecter au monde Internet, elle forme ses adresses globales en remplaçant le préfixe local par un préfixe souscripteur. Le préfixe est :  FEC0::/48

Adresse indéterminée

L'adresse 0:0:0:0:0:0:0:0 est appelée adresse indeterminée (unspecified). Elle ne doit être affectée à aucun noeud. Elle indique l'absence d'adresse. Par exemple, on peut la trouver dans le champ d'une adresse source de n'importe quels datagrammes envoyés par une station "initialisée" avant que cette dernière n'est réussie à constituer sa propre adresse.
L'adresse indéterminée ne doit pas être employée comme adresse destination des datagrammes ou dans les en-têtes de routage d'IPv6.

Adresse de bouclage

L'adresse unicast FE00:0:0:0:0:0:0:1 est appelée adresse de bouclage. Elle est utilisée par un noeud pour envoyer un datagramme à lui-même. Elle n'est affectée à aucune interface. L'adresse de bouclage ne doit pas être utilisée comme adresse source de datagrammes envoyés à l'extérieur du noeud.

Encapsulation des adresses Ipv4 (transition IPv6)

Adresse compatible IPv4


La première forme d'adresse est conçue pour représenter les adresses IPv4 des noeuds IPv4 (les noeuds ne peuvent pas comprendre le protocole IPv6) en adresses IPng.

Adresse IPv4 "mappée"


L' adresse est conçue pour être utilisée par les noeuds IPv6 qui ont besoin de "dialoguer" avec des noeuds IPv4. On dira que ces adresses IPv4 sont compatibles IPv6.
 
 

Les adresses Multicast

Les paquets de type broadcast ont été abandonnés. En effet, ils pénalisaient toutes les machines présentes sur un lien en remontant de la carte réseau jusqu'à la pile IP pour y être rejeté. Lorsqu’on envoit un paquet avec une adresse multicast, le paquet est transmis à tous les équipements faisant partie du groupe multicast. L'avantage du multicast est que le paquet est ignoré dès la carte réseau, et cela sans souscrire au "groupe multicast". Cette méthode est donc nettement moins coûteuse en ressources système.
 

Le préfixe est FF00::/8. Le champs flag permet de définir si l'adresse est permanente (T=0)  ou temporaire (T=1). Le champ scope délimite le niveau de diffusion du paquet. Si l'on place celui-ci à "2" (lien: link-local scope), on évite d'envoyer les paquets d'une vidéoconférence (par exemple) sur tout l'Internet. C'est cette méthode qui remplace le connu time-to-live d'IPv4. Voici les valeurs possibles de champ scope :
 
 
 
 
scope
0 : réservé
1 : nœud (node-local scope)
2 : lien (link-local scope)
5 : site (site-local scope)
8 : organisation (organisation-local scope)
E : global (global scope)
F : réservé

Il est à noter qu'un paquet IPv6 ne peut avoir comme adresse source une adresse multicast.

Adresses multicast prédéfinies

Reserved Multicast Address: FF0s:0:0:0:0:0:0:0.
Ces adresses multicast (avec une valeur de scope, s) sont réservées, et ne devront être assignées à aucun groupe multicast.

All Nodes Adresses:
FF01:0:0:0:0:0:0:1
FF02:0:0:0:0:0:0:1
Ces adresses multicast identifient le groupe de tous les noeuds IPv6, à l'intérieur d'une étendue intra-noeud (scope=1) ou intra-liaison (scope=2).

All Hosts Adresses:
FF01:0:0:0:0:0:0:2
FF02:0:0:0:0:0:0:2
Ces adresses multicast identifient le groupe de toutes les stations IPv6, à l'intérieur d'une étendue intra-noeud (scope=1) ou intra-liaison (scope=2).

All Routers Adresses:
FF01:0:0:0:0:0:0:3
FF02:0:0:0:0:0:0:3
Ces adresses multicast identifient le groupe de tous les routeurs IPv6, à l'intérieur d'une étendue intra-noeud (scope=1) ou intra-liaison (scope=2).
 

Les adresses Anycast

Le trait particulier de ce genre d'adresse est qu'un paquet anycast ayant comme destination un groupe anycast n'est pas envoyé à toutes les
interfaces de ce groupe, mais uniquement à une de celles-ci. En général c'est l'interface la plus proche (au sens de la métrique des protocoles de routage : RIPng, OSPF) qui est choisie.

Le principe de l'anycast n'en est encore qu'à son stade de recherche. On ne peut, à ce jour, attribuer une telle adresse qu'à un routeur. Il n'existe, de
plus, qu'une seule sorte de groupe qui possède une adresse anycast pour un sous-réseau.

Un paquet IPv6 ne peut avoir comme adresse source une adresse anycast.


Les Nouveaux Protocoles

Nouvelles fonctionnalités spécifiées dans le protocole IPv6 ( RFC 1752 et RFC 1883 )

Découverte des voisins (Neighbor Discovery)

Neighbor Discovery regroupe plusieurs protocoles utilisés par IPv4 tels que ARP ou la redirection d'adresses. Ce protocole n'utilise que cinq types de messages ICMPv6 avec la particularité que le champ nombre de sauts vaut 255. Ceci indique que le message provient du lien local et non de l'extérieur dans quel cas il sera rejeté.

les principales fonctionnalités sont :
 

Résolution d'adresses  Le protocole ARP est remplacé par l'emploi de messages ICMPv6 offrant une plus grande souplesse pour les réseaux ne supportant pas la diffusion par exemple. Les tables de correspondances entre les adresses IPv6 et physiques ont été conservées.

Détection d'inaccessibilité des voisins aussi appelé NUD est une nouvelle fonction permettant d'enlever des tables de configuration d'un
équipement les voisins qui sont devenus inaccessibles (panne, changement d'adresse, ..).

Configuration  La configuration automatique des équipements permet dans le cas idéal de brancher son ordinateur sur le réseau et de le voir sans effectuer manuellement la configuration. Ceci rendra d'énormes services sachant que plusieurs préfixes peuvent coexister sur le même lien ou qu'un préfixe peut être partagé entre plusieurs liens.

Indication de redirection  Cette fonction est utilisée pour rediriger le parcours des paquets. Elle diminue le nombre de routeurs que doivent traverser les paquets. IPv4 n'incorporait cette fonction que pour les accès à des machines hors du réseau local. Les machines d'un même lien devaient toutes se connaître. Maintenant il suffit à une machine de connaître le routeur par défaut du lien et de lui demander de chercher la destination. Celui-ci se chargera de lui fournir en retour un message de redirection contenant l'adresse destination.
 

Les cinq types de paquets ICMP spécifiés par le protocole Neighbor Discovery sont :
Router Solicitation  ( RS) :  Un équipement requiert un RA tout de suite

Router Advertisement (RA) : Annonce périodique de la présence d'un routeur, cette annonce contient la liste des préfixes utilisés sur le lien local, une valeur possible du MaxHopLimit (TTL en IPv4) et Temporisation de retransmission.

Neighbor Solicitation (NS)  détermine l'adresse de niveau 2 d'un voisin ou vérifie son accessibilité, aussi utilisé pour la DAD 5 ( détection d'adresse double)

Neighbor Advertisement  en réponse à un NS ou pour annoncer un changement d'adresse

Redirect  utilisé par un routeur pour informer d'un meilleur chemin

Autoconfiguration d'adresse
 

Autoconfiguration à mémoire état

Cette méthode se base sur le modèle client-serveur et utilise le protocole DHCPv6 (Dynamic Host Configuration Protocol) . Ce dernier s'appuie sur le protocole BOOTP et la version IPv4 de DHCP

Le serveur  mémorise l'état du client, fournit l'adresse IPv6 et des paramètres de configuration du client.

Le client émet des requêtes  et des acquittements (selon le protocole DHCP).

Autoconfiguration sans état

Cette méthode utilise le protocole ICMPv6. Il s'agit de construire une adresse globale à partir de l'adresse MAC de la machine et des annonces de préfixes faites par les routeurs sur le même lien. Ce mecanisme ne s'applique pas aux routeurs.
 
 

Path MTU Discovery
Définitions
 
Path :  ensembles des liens traversés par un paquet IPv6 entre la source et la destination (chemin)
link MTU  : taille maximal de l'unité de transmission (un paquet) qui peut être transporter sur le lien sans fragmentation
Patch MTU  (pMTU) : = Min(link MTU) pour un path donné
Path MTU Discovery  découverte automatique du pMTU pour un path donné


Actions du protocole

Fait l'hypothèse que pMTU = link MTU pour atteindre un voisin. S'il y a un équipement intermédiaire et link MTU < pMTU, on a l'émission du message "Packed Size Too Large". La source réduit le pMTU en utilisant l'information contenue dans le paquet ICMPv6


La Qualité de service (QoS)


Pour supporter la qualité de service, il faut pouvoir différencier et garantir certains flux.

Les champs supportant la Qos sont "Flow label" et  "Tr.Class" dans l'entête . Ces champs serviront comme indicateur à l'hôte pour identifier les paquets nécessitant une manutention spéciale des routeurs compatible V6. Les routeurs pourront ainsi procéder à un service en temps réel ou de qualité soutenue.

La différenciation de services permet d'offrir plus de bande passante en fonction de l'abonnement choisi :
meilleur temps de réponse pour les entreprises, meilleur rentabilisation des infrastructures pour les fournisseurs.

Définition expérimentale du champ Traffic Class  (1 octet)

Bit D (1bit)         privilégie le délai par rapport au débit
Prio (3bits)        définition de la priorité pour la remise des paquets
Réservé (4bits)
Evolution vers DIFFSERV

L'IETF travaille sur un mécanisme , Diffserv, transformant l'internet en réseau de services différenciés. Il offrira à chaque application le niveau de performance requis. Le champs (Tos)sous Ipv4  ou champ en-tête sous IPv6 sert à classifier les paquets. Désormais appelé DS (Diffserv) ce champ de 8 bits est composé de deux parties :

DSCP : Diffserv code point 6bits (68 combinaisons possibles)
CU : 2 bits (4 combinaisons possibles) actuellement inutilisé
Trois classes ont été pour l'instant définies par l'IETF:
EF  : Expedited Forwarding
AF : Assured Forwarding
DE : Default
La classe EF permet de garantir une certaine bande passante à chaque noeud, elle serait un peu l'équivalent d'une liaison louée. La classe AF permet de définir quatre priorité de traffic ayant différents niveaux de bande passante (Or, Argent, Bronze, Best Effort). Enfin pour les clients ne désirant pas de services différenciés, la classe DE, correspond à l'actuel service de base de l'Internet.

La Mobilité

La mobilité IPv6 permet le support des communications avec un mobile. en effectuent un routage via un réseau mère

Principe

Réseau mère :
 

Les correspondants ne savent pas où se trouve l'équipement mobile (que nous appellerons "mobile"). Ils envoient leurs paquets à son réseau mère en utilisant l'adresse principale (= l'adresse mère) du mobile. Le mobile a donc toujours une base, où qu'il soit connecté.

Pour tout de même recevoir les paquets qu'ils lui sont envoyés, le mobile a besoin d'une adresse temporaire, en plus de son adresse mère.
Cette adresse est obtenue grâce au protocole d'autoconfiguration avec ou sans état. Il est à noter que le mobile a la possibilité d'avoir plusieurs adresses temporaires.


Associations :
 

Pour que les paquets arrivent vers le mobile, un des routeurs situé dans son réseau mère crée une association entre l'adresse temporaire et le
réseau mère. Ce routeur sera son agent mère. Celui-ci se comportera comme un proxy pour tous les paquets destinés à son adresse mère. L'agent utilisera la technique du tunnelling (consiste à encapsuler le paquet reçu dans un paquet IPv6 avec comme destination l'adresse temporaire primaire) pour lui faire parvenir ces paquets.

L'avantage de ces associations est qu'elles permettent de diminuer la durée de transit des paquets en les routant tout de suite à la bonne adresse. Les données nécessaires à la création de ces associations sont transmises par l'intermédiaire de l'extension destination (p.*) lors de l'échange de paquets IPv6. Ces données sont contenues dans les options suivantes de l'extension destination :

Mise à jour de l'association (Binding Update) : utilisée par le mobile pour avertir un destinataire de son association courante, donc son adresse
temporaire. L'association du mobile avec son agent mère est appelée enregistrement principal.
 

Acquittement de l'association (Binding Acknoledge) : accuse la réception du message précédent. Un en-tête d'authentification est nécessaire
pour garantir la provenance du message. L'adresse destination ne peut donc pas être modifiée sans invalider cet en-tête. C'est pour cette raison que
les paquets provenants de l'agent mère en direction du mobile doivent être encapsulés (tunnellés).
 

Demande de mise à jour de l'association (Binding Request) : cette option est souvent utilisée par un correspondant pour mettre à jour son
association avec un mobile. L'émetteur recevra en retour un message de mise à jour de l'association.
 

Adresse principale (Home address) : informe le correspondant de son adresse mère. Les nouveaux correspondants connus avec l'adresse
temporaire pourront ainsi toujours communiquer avec le mobile lorsque celui-ci aura regagné son réseau mère.

 

La Sécurité


La notion de sécurité est intégrée dans ce nouveau protocole. Les services constituants sont : l'authentification, l'intégrité, la confidentialité
(RFC 2401 - 2411 ).
elle est indépendante des algorithmes de chiffrement (champ SAID : Security Association Identifier : type de clé, durée de vie, algo...), l'administration des clés est séparée. Les fonctions de sécurité sont optionnelles, elles n'affectent pas les autres utilisateurs

L'authentification et intégrité

L'authentification consiste à garantir que les données reçues proviennent bien de l'entité identifiée par l'adresse source. L'intégrité utilise les mécanismes de signatures numériques pour garantir que les données n'ont pas été modifiées. C'est le résultat d'un calcul sur les données et champs d'en-têtes qui ne changent pas (hop count ..exclus) avec une clé secrète. Par défaut l'algorithme MD5 est utilisé de préférence entre sation d'origine et station de destination. cependant MD5 est obligatoire sur les stations IPv6

Confidentialité

Elle permet de protéger les données circulant sur le réseau de manière à ce quelles soient compréhensiblesque par les personnes autorisées.
Ce sont des algorithmes à clé symétrique qui sont utilisés pour le transport des données. Cette clé étant souvent utilisée pour le chiffrement des informations, elle est donc vulnérable. Elle est changée régulièrement via le réseau en utilisant cette fois une clé asymétrique.

Le premier mot de 32 bits de cette extension contient l'indice des paramètres de sécurité SPI. Cet indice détermine quelle association de sécurité est employée.

Il existe deux modes de confidentialité :  le mode de transport bout en bout où même les informations des niveaux supérieurs sont chiffrées et le mode tunnel entre deux passerelles où les paquets entiers sont chiffrés et encapsulés.

Il n'y a pas de protection contre l'analyse de trafic


La transition de IPv4 à IPv6


Le principal objectif de la transition vers IPv6 est double. Il doit permettre à des stations de travail implémentant IPv6 et/ou IPv4 de communiquer entre-elles ainsi qu'à des stations et des routeurs IPv6 d'être déployés sur l'Internet de manière incrémentale et à grande échelle. A ceci, un troisième objectif sous-jacent consiste à proposer une transition la plus simple possible pour tous les utilisateurs finaux, les administrateurs de réseaux et les opérateurs réseaux.

En effet, la transition vers IPv6 se fera en deux temps. (RFC 1752).

Seront d'abord introduites des stations supportant les deux versions, qui communiqueront en encapsulant les datagrammes IPv6 dans les datagrammes IPv4 (tunneling), de manière à traverser les routeurs en place implémentant IPv4.

Puis de nouveaux routeurs (dotés d'un logiciel IPv6) assureront les fonctions d'encapsulation / de désencapsulation ou celles de traduction. Ainsi, ces deux modes de communication seront donc possibles : l'encapsulation des datagrammes et/ou la traduction de l'en-tête IP. Cette étape est particulièrement cruciale, puisqu'elle met en jeu la viabilité même d'Internet.
 
 

Encapsulation
Encapsulation de trames IPv4 dans des trames IPv6

La modification de la taille des adresses a des conséquences sur l'usage des protocoles de l'IETF et de ceux qui sont associés à IP. Ainsi, ARP, RARP, BOOTP ou ICMP doivent être modifiés, tout comme les protocoles de routage RIP (version 2), IDRP, OSPF, BGP, IS-IS. Enfin, une grande partie des protocoles de niveau supérieur, FTP, DNS, SNMP devront prendre en compte cette migration.
Afin de faciliter la transition vers IPv6, un certain nombre de mécanismes obligatoires et optionnels sont définis comme ceux évoqués précédemment. Toutes ces techniques sous-entendent l'apparition d'un certain nombre d'issues opérationnelles.

L'utilisation conjointe d'adresses IPv4 et IPv6.
La modernisation et, par conséquent, l'apparition de nouveaux routeurs et stations de travail.
Le déploiement de serveurs DNS susceptibles de traiter des formats d'adresses de type IPv6.
La mise en oeuvre de plans permettant la transition des sites individuels Internet vers IPv6.
La mise en oeuvre de plans permettant la transition globale du monde de l'Internet à IPv6.
Cependant, ces objectifs ne pourront se réaliser aisément sans les caractéristiques suivantes définies dans SIT (Simple IPv6 Transition).
Une adaptation facile:
Les stations de travail et les routeurs actuels supportant IPv4 doivent s'adapter à IPv6 à tout moment sans recourir à d'autres stations ou routeurs intégrant déjà IPv6.

Un nouveau déploiement aisé: Les nouveaux routeurs et stations IPv6 doivent être installés à tout moment sans prérequis particuliers.

Un adressage facile: La structure d'adressage IPv4 actuelle doit pouvoir être réutilisée pour IPv6. Lorsque des stations de travail et des routeurs IPv4 sont adaptés au mode IPv6, ils ont la possibilité de continuer à utiliser leurs adresses initiales sans avoir recours à de nouvelles adresses.

Une diminution des coûts de démarrage: Ce dernier aspect est une nécessité pour permettre une évolution d'IPv4 à IPv6 et surtout le déploiement croissant du nouvel IPv6.


 

Aujourd'hui déja, un bon nombre de routeurs fonctionnent en IPv6. Ils forment le 6bone: l'épine dorsale IPv6 (voir cartes: Schéma général, L'Europe, Le monde).
De plus, des patches (mises à jour) existent déja pour tous les systèmes Unix, Windows NT, Windows 95, MacOS ...)
 
 
 


Le 6-BONE

Le 6-Bone

6logo.gif (8700 octets)

 Le 6-bone est un réseau expérimental construit au-dessus de l'Internet IPv4 (tunnels) lancé le 15 juillet 1996 par 3 sites (WIDE/JP, UNI/DK, G6/FR). il compte aujourd'hui 400 sites et  27 pays

Le 6-Bone est constitué de nuages de machines connectées en IPv6 et de tunnels IPv4 pour les interconnecter. Le 6bone est un réseau de test, pas de production. A ce jour,  les standards et les implémentations existent, il faut les déployer.  A terme le réseau 6bone sera remplacé de façon transparente par les ISP (Internet Service Provider ) et autres réseaux publics Internet.

Le 6-REN

Les réseaux d'éducation et de recherche (REN) doivent contribuer à IPv6. ils doivent créer des réseaux de production IPv6 permettant d'utiliser des applications réelles. Le 6REN veut promouvoir et coordonner un service IPv6 de niveau production. Le 6REN à le rôle de coordinateur.

Le G6

Le G6 est le groupe français d'expérimentation IPv6, créé fin 1995 et animé par Alain Durand IMAG et Bernard Tuy UREC. Le G6 regroupe des académies et des industriels : CNRS, ENST, INRIA, Bull, Dassault Electronique, Eurocontrol...

Le G6-Bone

logo-g6.gif (5134 octets)

Le G6-Bone est l'infrastructure qui interconnecte les plates-formes de test françaises. C'est la branche française du 6Bone. Le G6 est un groupe ouvert à tous ceux qui veulent partager l'expérience acquise sur la mise en oeuvre et la supervision du (des) protocoles IPv6 sur les équipements traditionnels. Les évolutions en cours (dans le cadre de Renater 2) vont permettre de commencer à expérimenter le trafic sur des liaisons natives (IPv6/ATM). La phase ultime étant d'acheminer le trafic IPv6 comme le trafic IPv4 sans distinction.
 


Conclusion

Lors de sa conception, IPv6 a été pensé comme le successeur d'IPv4. L'énorme parc de réseaux en IPv4 est certainement un frein au déploiement de la version 6, mais en aucun cas un problème: plusieurs solutions transitoires sont envisageables. il est évident que l'on ne passera pas d'IPv4 à IPv6 le même jour partout dans le monde . Chacun peut passer en douceur vers cet IP new generation, et profiter des avantages qu'il apporte. Seulement, qui doit migrer vers IPv6 et quand ?  L'évolution vers des applications multimédias, temps réel, la Qos, la sécurité.... fixera de fait les priorités de basculement sur le nouveau protocole.
 


Références

Livres

IPv6, Théorie et Pratique. O'Reilly ed.
Les RFCs  : 1550, 1726, 1826, 1827, 1828, 1829, 1541..
 

URLs

http://www.urec.cnrs.fr/ipv6/Biblio.html
http://phoebe.urec.fr/G6/
http://www.6bone.net
http://www.sun.com
http://www.hp.com
http://www.cisco.fr
http://www.rennes.enst-bretagne.fr
 
 


- EF - CB

 

 

  Dernière mise à jour en Janvier 2000